La Diagonale des Fous. Quel amateur de trail n’a jamais entendu parler de cette course ? Cet ultra-trail mythique, qui attire chaque année des milliers de pratiquants du trail-running consiste à traverser l’île de la Réunion. Avec ses 165 kilomètres et ses 10 000 mètres de dénivelé, il est considéré comme l’un des plus durs du monde. Les coureurs doivent également faire face aux conditions climatiques de l’île, caractérisées par la chaleur et l’humidité. En plus de cela, les sportifs doivent respecter une règle importante : l’interdiction d’utiliser des bâtons sur le parcours.
Éviter d’abîmer les sentiers
Rares sont les courses où les bâtons sont interdits, surtout lorsqu’on parle d’ultra-trail. Mais les organisateurs du Grand Raid ont de quoi justifier cette décision.
L’une des raisons principales de cette interdiction est simple : préserver les sentiers. En effet, la majorité du parcours se déroule dans des zones classées au patrimoine de l’UNECSO ainsi que dans le Parc national de La Réunion.
L’usage des bâtons multiplié par le nombre de coureurs endommagerait les chemins, notamment en creusant des trous et en érodant les sols fragiles. Cette dégradation peut causer des problèmes environnementaux, mais aussi des risques pour la sécurité des usagers. Les modifications du terrain créés par l’utilisation de bâtons peuvent entraîner des chutes et des blessures pour les traileurs, ainsi que pour les randonneurs qui profitent également de ces sentiers.
Sentiers étroits, escalier et embouteillage
Le trail mythique de la Réunion doit sa réputation à la technicité des sentiers : étroits, rempli de marche d’escalier irrégulière et forte déclivité. Ces caractéristiques confortent les organisateurs dans leur décision d’interdire les bâtons : leur utilisation sur la Diagonale des Fous poserait des risques pour la sécurité des autres coureurs.
Même si cela peut paraître ridicule, il faut prendre un peu de recul sur le sujet et se rendre compte des dangers auxquels les coureurs seraient exposés si les bâtons étaient autorisés. D’ailleurs, tous ceux qui ont déjà participé à un trail ont été confrontés à ces problèmes :
- Lors des montées, et plus particulièrement quand il y a des marches, il n’est pas rare de se retrouver avec un bâton proche du visage
- Sur sentier étroit, si l’on souhaite dépasser, il faut veiller à ne pas trébucher dans les bâtons du coureur doublé
- Dans un moment d’égarement, il ne faut pas s’emmêler avec ses propres bâtons
En sachant que la Diag’ est longue de 170 km, la fatigue, la lucidité et la nuit multiplient les chances de voir se produire une erreur de la sorte.